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Tondelier, Aubry, Guetté : ces femmes qui ont mené de front la campagne des législatives

Sur les thématiques de l’écologie et du social, malgré une absence remarquée des débats pour la première et de nombreuses approximations sur la deuxième, les trois femmes ont, là encore, dû rectifier certains points à de maintes reprises.

Au cours de la campagne express des législatives, de nombreux candidats d’extrême-droite n’auront pas manqué de se faire remarquer par des sorties médiatiques nauséabondes ou mensongères et des affaires sordides ressorties des placards. Mais à rebours de ce climat pernicieux, plusieurs femmes du Nouveau Front Populaire (NFP) se sont au contraire remarquablement révélées lors de ces élections. Qu’il s’agisse de Marine Tondelier, de Clémence Guetté ou Manon Aubry, toutes trois ont su faire preuve d’une intelligence redoutable et d’une lucidité nécessaire dont les citoyens avaient grandement besoin en cette période politique troublée.

Sur la « diabolisation » du NFP

Au lendemain du premier tour des législatives, qui plaçait le Rassemblement national en tête des sondages, Marine Tondelier, sur France Inter, n’avait pas dissimulé son émotion en évoquant la position de Bruno Le Maire quant à sa consigne de vote prônant le ni-ni. Elle qui se bat depuis des années dans la commune d’Hénin-Baumont, bastion de l’extrême-droite, a su trouver les mots pertinents pour dénoncer cette inconscience démocratique.

« Je suis 1. atterrée 2. extrêmement en colère. Ça fait 10 ans que je vis dans une ville tenue par le Rassemblement national. Ce que vient de faire Bruno Le Maire c’est un comportement de lâche et de privilégié. C’est hors-sol, c’est lunaire et ce n’est pas à la hauteur de l’histoire […] Il se trompe de problème et je vais vous dire, je pense que les électeurs de gauche et écologistes sont moins sectaires, moins lâches que ça. Car c’est grâce à [eux] qu’ils ont gagné en 2017 ».

Manon Aubry rappelait quant à elle que la “violence” de certains candidats reprochée au NFP sur de nombreux plateaux télévisés masquait en réalité les véritables délits et condamnations dans le camp de l’extrême-droite.

« Nous n’avons aucune personne poursuivie ni condamnée pour racisme ou antisémitisme. […] Les anathèmes politiques ne sont pas la justice. Quand vous avez un candidat du RN, M. Boccaletti, dans le Var, qui a tenu une librairie négationniste, qui a été condamné pour port d’arme et violence, vous pensez que les violences sont du côté de la France Insoumise et du Nouveau Front Populaire ? », se défendait-elle notamment sur LCI.

Sur l’écologie et le social

Sur les thématiques de l’écologie et du social, malgré une absence remarquée des débats pour la première et de nombreuses approximations sur la deuxième, les trois femmes ont, là encore, dû rectifier certains points à de maintes reprises.

« L’écologie, ce n’est pas punitif. L’écologie, c’est plus belle la vie ! Car les premières victimes du manque d’écologie sont les plus pauvres. Avec le Nouveau Front Populaire nous proposons de mettre le paquet sur la rénovation thermique, rendre les premiers m3 d’eau gratuits, une nourriture de bonne qualité et gratuite à la cantine, plus d’espaces verts », expliquait Marine Tondelier sur CNews.

Au sujet du programme prétendument social et sauveur des classes populaires du RN, Clémence Guetté évoquait toutefois dans l’émission « L’Événement » de France 2 que « l’arnaque sociale du projet du Rassemblement National doit être démontée beaucoup plus souvent qu’elle ne l’est faite. […] Les classes populaires et moyennes vont souffrir de leur projet ».

Manon Aubry rappelait quant à elle dans les colonnes de Var Matin, que le parti d’extrême-droite avait bel et bien voté « contre le blocage des prix de première nécessité, contre la hausse du SMIC […] Ils prétendent défendre le pouvoir d’achat mais ne sont pas opposés au marché européen de l’électricité qui a fait exploser les factures. Le Rassemblement national, c’est une arnaque ».

 

Sur les débats manqués

Aussi, Marine Tondelier tout comme Clémence Guetté n’ont pas manqué de rappeler l’importance de la présence des femmes sur les plateaux de télévision lors des élections, à l’occasion de leurs venues respectives sur BFMTV et France 2.

« On a eu beaucoup de moments très masculins, dans ces législatives […] et c’est un problème. Les femmes, c’est 50% des habitants et des électeurs de ce pays. […] On ne peut plus dans ce pays, en 2024, faire des séquences électorales complètes sans les femmes. Si on ne le fait pas avec les femmes, on le fait contre elles », s’exprimait la première.

« J’ai deux regrets pour cette soirée. Le premier est que ce ne soit pas un débat […] Le deuxième regret c’est que j’ai le sentiment que les féministes de ce pays se sont chargées de vous rappeler qu’en 2024 on n’invite pas que des hommes dans une soirée pour des interviews successives. Ce n’est pas qu’à la gauche de trouver des responsables politiques femmes pour venir. Je ne serai pas le quota féminin de quoique ce soit ce soir […] », mettait au clair la deuxième.

Ces interventions faisaient suite au refus de Jordan Bardella de débattre en présence d’une femme de gauche lors de la deuxième semaine des législatives, dévoilant ainsi la mascarade qu’il avait tenté de mettre en place quelques jours plus tôt concernant son supposé soutien total aux femmes.

 

Sur les écarts de richesses

Lors d’une intervention sur France Inter, Marine Tondelier s’exprimait également sur la disproportion des richesses, que tentait de se placer comme annihilateur  le RN.

« Sur un litre de lait Lactalis vendu 1,26 €, l’agriculteur ne touche que 0,40 €. Les trois frères Lactalis ont une fortune de 43 milliards d’€, soit ce qu’un éleveur bovin gagnerait en 2,5 millions d’années. Comment voulez-vous que cela se passe bien ? »

Clémence Guetté, de son côté invitée dans « L’Événement » sur France 2, rappelait elle aussi que le programme du RN n’était que poudre aux yeux pour les plus précaires :

« Vous savez pourquoi Jordan Bardella rassure les marchés financiers ? Parce qu’il ne va pas partager les richesses. Il va continuer exactement ce que fait la Macronie. C’est-à-dire les dividendes qui explosent le plafond, les plus grandes fortunes françaises qui se sont enrichies au détriment des gens qui galèrent. […] Les gens comptent après la virgule après le 10 du mois, c’est insupportable ».

« Ce n’est pas étonnant si les plus grands patrons les préfèrent au Front Populaire », ajoutait de son côté Manon Aubry.

Comme le rappelait cette dernière le 7 juillet dernier après l’annonce des résultats du second tour des législatives, « le NFP ne doit pas être un coup d’un soir ». À l’heure où vont de bon train les tractations pour désigner un potentiel Premier ministre issu de la coalition de gauche, Clémence Guetté, comme Marine Tondelier, pourraient bien se voir confier les commandes. Rien de moins qu’un juste retour des choses.

Source : Comptes Twitter Marine Tondelier, Clémence Guetté, Manon Aubry

Juliette Boffy

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